Rosé: les pionniers de Provence

 

 

 

Benoist Simmat – 6 aout 2023

Extraits

La vraie révolution , celle qui va faire du rosé de Provence un genre et une couleur particulière démarre en réalité au début de la décennie 80. Ce sont les années Mitterrand, les années de la rose. Une jeune vigneronne au caractère bien trempé, Régine Sumeire, enfant du pays, va changer le destin de cette couleur: “Le déclic est venu d’une visite chez mon ami Jean-Bernard Delmas, à Haut-Brion [célèbre vinificateur de ce premier cru classé de Grave]. Il m’a montré un de ses pressoirs alsaciens et m’a conseillé de l’utiliser pour traiter en douceur mes blancs en grappe entière, sauf que j’ai adapté la technique à mes grenaches, en les laissant colorer juste le temps de ce lent pressage!”, raconte-t’elle. Une sorte de rosé de quelques heures, qui donne, non seulement, ce rosé pâle, presque blanc, qui deviendra la norme, mais un jus plus subtil et plus aromatique. Nom de baptême de la cuvée au Château Barbeyrolles: Pétale de rose. Les rosés de Provence du XXIème siècle étaient nés. Aujourd’hui encore, la grande dame du village de Gassin confectionne ces jus diaphanes dont elle est la marraine, dorénavant aux cotés de son successeur désigné, son petit-neveu par alliance Pierre-François de Bernardi. Sa version 2021 “élévée sous oeuf” du traditionnel Pétale de rose, toute en tension et en persistance, en est une réinterprétation particulièrement réussie.

Barbeyrolles est aussi un converti de longue date à la culture biologiques – le domaine est labellisé Demeter, ce qui signifie qu’il fait partie de l’élite des rares vins acquis à ce cahier des charges bio-dynamiques.